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LEGENDES ET TRADITIONS

Publié le par christine

Je ne vais pas citer toutes les légendes et traditions savoyardes, car chaque vallée a les siennes. Je vais seulement vous nommer celles qui me paraissent les plus jolies

Il existe deux ouvrages aux Editions La Fontaine de Siloé : « La Savoie Traditionnelle » de Marie Thérèse HERMANN et « Costumes, Mœurs et Légendes de Savoie » de Estella Canziani qui relatent dans les détails la vie d’autrefois. Les histoires reprises ci-dessous, sont extraites de ces 2 livres.

LEGENDES SAVOYARDES

L’Edelweiss

L’origine de l’édelweiss serait la suivante : au-dessus des neiges éternelles vit une dame blanche détrônée « la Reine des Neige ». Elle est entourée de nombreux petits esprits, portant des lances de cristal.

Si un chasseur ou alpiniste imprudent essaie de grimper jusqu’à la « Dame Blanche », elle l’encourage du regard, lui sourit. Il est fasciné et malgré les dangers, grimpe toujours plus haut.

Les esprits armés des lancers le poussent jusqu’à ce qu’il tombe dans un précipice.

Alors la « Dame Blanche » se met à pleurer, ses larmes tombent sur les glaciers, puis coulent et arrivent aux rochers où elles se transforment en édelweiss.

Les fées

Pas un lac, pas une grotte, pas une source qui n’ait sa fée. Là où sont ces dames, la neige ne reste pas.

On dit que ce sont les fées qui ont appris aux gens à fabriquer les fromages. Les villageois les nourrissaient aussi de laitages, mais si on leur refusait l’hospitalité, elles se vengeaient en faisant descendre les glaciers sur les alpages.

Les nains (sarvan, foulat, follaton)

Ces petits personnages se comportent comme des gamins insupportables. Mais jamais les villageois n’arrivent à les apercevoir.

Leur tour favori : nouer ensemble la queue des chevaux ou des vaches, emmêler les fils des tisserands, chatouiller les jambes des femmes et pleins d’autres facéties.

Le Diable

  • A Bessans

La légende dit qu’un villageois, en colère contre son curé, sculpta un diable en bois tenant un curé sous son bras. Il déposa la statuette sur la fenêtre du prêtre. Ce dernier se doutant d’où venait ce diable, il le rapporta sur la fenêtre de son créateur. Ces allers/retours durèrent plusieurs jours et ce fut le début du mythe.

D’autres racontent qu’un jeune homme avait vendu son âme au diable en échange de pouvoirs surnaturels. Le jeune homme en profita toute sa vie. Mais lorsque sa fin arriva, il alla voir le Pape pour implorer son pardon. Le Pape lui pardonna à condition qu’il assiste à 3 messes dans trois villages très éloignés. Pour réaliser le vœu du Pape, il demanda au Diable de le transporter d’un village à l’autre.

  • A Chamonix

En aval de Chamonix, le diable est dépisté par de jeunes bergers auxquels il s’était mêlé pour guetter les voyageurs.

Mais sans doute dégageait-il une odeur de souffre, car les méchants garnements le précipitèrent dans les eaux du torrent qui s’appelle depuis « le Nant Noir »

Les Géants

Gargantua aura sévit à plusieurs endroits de la Savoie.

La légende la plus connue est celle de la Pierra Menta lorsque que Gargantua donna, de colère, un coup de pied dans la montagne et qu’un rocher en fut déplacé et se planta dans le Beaufortain.

Les Chardons

Autrefois, au-dessus de chaque porte de maison, il y avait un chardon.

Ils étaient utilisés comme baromètre. Si la fleur était ouverte, c’était signe de beau temps, à l’inverse, si elle se refermait, le mauvais arrivait.

Les Aiguilles d’Arves

  • Ces aiguilles sont trois pics rocheux presque symétriques et qui font penser à trois tombeaux. Les premiers habitants de la vallée d’Arves les regardaient avec vénération. Ils enterraient leurs morts avec les pieds tournés vers les aiguilles.
  • Bien que cette coutume ait cessée, une crainte superstitieuse affirme que ces pics contiennent des trésors immenses d’or et d’argent que gardent les esprits des montagnes.
  • Pendant les nuits d’orage, disaient les paysans, les sarvans et fées formaient une cercle au pied des aiguilles jouaient à la balle avec un nouveau-né ; le lançant parfait par-dessus un grand feu qu’ils allumaient au centre du rond. Si l’enfant survivait, il resterait à jamais déformé et maladif et ne recherchait que la compagnie des serpents.

Le Dahu

C’est un petit mammifère que l’on rencontre habituellement à partir de 1 500 m d’altitude. En hiver, il s’approche des villages pour trouver de la nourriture.

On le reconnaît à une mal formation de ses pattes. Celles de droites sont plus courtes que celles de gauche. Cet handicape l’oblige à marcher toujours dans le même sens. S’il se retourne, il perd l’équilibre et tombe.

Les chasseurs les obligent à se retourner en les attirant avec une carotte et peuvent ensuite les mettre dans leurs besaces.

Son nom viendrait d’un ancien meuble le Bahu. A cette époque, le sol des maisons était en blocs de granit ou terre battue. Afin de mettre à niveau le bahu, il fallait, soit couper légèrement les 2 pieds droits, soit mettre une cale sous les deux pieds gauche. C’est pour cette raison que les montagnards l’on appelé Dahu, en référence à leur meuble bancale.

TRADITIONS SAVOYARDES

Les Savoyards sont très croyants et pratiquants. Le Saint Patron de leur village est fêté, et toutes les fêtes religieuses sont célébrées encore à notre époque.

La seule tradition qui ait quasiment disparue est la veillée. L’informatique, les jeux vidéo, la télévision font que les gens restent chez eux. C’est bien dommage, car j’ai eu l’occasion de participer à une veillée dans le Beaufortain et j’en ai gardé un merveilleux souvenir.

Les Messes

Lors de l’office, toutes les femmes étaient assises ou agenouillées sur le devant et les hommes se tenaient dans les galeries ou contre les murs. Ils quittaient l’église avant la fin.

Lorsque plusieurs femmes et enfants entraient ensemble, la première trempait ses doigts dans l’eau bénite, touchait le doigt de la suivante et se signait et ce, jusqu’à la dernière femme. Seule la première femme avait trempé ses doigts dans le bénitier.

Les Mariages

Le fiancé offrait le cœur et croix, parfois des boucles d’oreilles ou simplement une chaîne, une bague ou une broche. Cela s’appelle : « ferrer la mariée ».

La mariée n’était jamais vêtue de blanc. Elle portait le costume de fête de son village avec un châle claire, une coiffe agrémentée de fleurs ainsi que de longs rubans pendant dans le dos.

Quand une fille épousait un garçon d’un autre village, on empêchait le passage aux mariés à la sortie de l’église avec des ficelles, branchages, une table chargée de verre et bouteilles et surtout, d’un ruban.

Après quelques palabres, la jeune femme coupait le ruban et le mari et garçons d’honneur devaient payer le passage en jeunes gens qui avaient organisé le barrage en offrant à boire ou une somme d’argent.

La Croix de Savoie

Ce bijou fait parti de la parure offerte à la mariée par le fiancé.

Cette croix, même à notre époque, est toujours fabriquée. Sa fabrication est artisanale. La plus connut est la « croix Jeannette ».

Même si la tradition de « ferrer la mariée » s’est perdue, la Croix de Savoie est offerte principalement à l’occasion de fêtes religieuses (baptême, communions …).

Beaucoup de femmes portent la croix. Elle est transmise traditionnellement de mère en fille et doit rester dans la famille.

Chaque village a sa croix. C’est la reproduction conforme de la croix qui se trouve sur le

fronton de leur église.

Les Vogues

Chaque village organise une « vogue », en principe le jour de la fête du Saint Patron de leur village ou à l’occasion d’une fête religieuse.

Après la messe, précédée selon la date par une procession, les villageois se retrouvent sur la place du village.

Des jeux anciens sont organisés :

  • Quilles en bois
  • Toupine : pot de terre que l’on suspendait à une corde entre deux poteaux à distance respectable du sol. La toupine était remplie (on ne savait pas de quoi !) et le concurrent devait, les yeux bandés, casser la toupine avec un bâton en bois.
  • La caffe : l’intérieur d’une poêle était enduit de noir de fumée. Au milieu était placée une pièce de monnaie. Le concurrent devait attraper la pièce avec la bouche se transformant en ramoneur.

De nos jours, ces jeux sont remplacés par des manèges, défilés de chars fleuris, mais il y a toujours l’accordéoniste pour faire danser l’assemblée.

Les veillées

Autrefois, c’était avant tout un esprit d’entre-aide.

Les villageois se retrouvaient autour du feu de bois. Tout en travaillant (réparation des outils, dents de râteaux, tressage d’osier, filage, couture ….) il était agréable de chanter ou de raconter des « goguinettes » pour faire rire l’assistance ou des histoires qui font peur.

Les veillées se faisaient dans la maison de chaque villageois à tour de rôle.

Pour finir avec le chapitre « Légendes et Traditions » voici les paroles de l’hymne de la Brigade Savoyarde : Le Chant des Allobroges

Je te salue, ô terre hospitalière

Où le malheur trouva protection ;

D’un peuple libre arborant la bannière,

Je viens fêter la Constitution.

Je t’ai quitté, berceau de mon enfance,

Pour abriter sous un climat plus doux,

Mais au foyer j’ai laissé l’espérance,

En attendant , en attendant, je m’arrête chez vous.

Au cri d’appel des peuples en alarme

J’ai répondu par un cri de réveil.

Sourds à ma voix, ces esclaves sans armes

Restèrent tous dans un profond sommeil.

Relève-toi, Polonais héroïque,

Car pour t’aider, je m’avance à grands pas.

Secoue enfin ce sommeil léthargique

Et sois-en sûr , et sois-en sûr, tu ne périras pas.

Un mot d’espoir à la belle Italie :

Courage à vous, Lombards, je reviendrai.

Un mot d’amour au peuple de Hongrie !

Forte avec tous et je triompherai.

En attendant le jour de délivrance,

Priant les dieux d’écarter les courroux.

Pour faire luire un rayon d’espérance,

Bons Savoisiens, bons Savoisiens, je resterai chez vous.

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